Dans locéan
En eau douce
Effet des drainages
Spate Rivers
Pourquoi le saumon mord-il ?En dehors des zones dengraissement désormais bien localisées à louest du Groenland, des côtes de Norvège et des îles Feroë, il se pourrait que des saumons trouvent des lieux de nourrissement convenables à la limite de la calotte glacière, dans des eaux où les glaces dérivantes interdisent toute pêche au filet. Cest essentiellement du taux de survie dans locéan que dépendent les fluctuations constatées dans limportance des remontées ultérieures en eau douce.
Indépendamment bien sûr de laugmentation spectaculaire de leffort de pêche en mer depuis le début des années 60, toute déficience sérieuse dans la masse de nourriture pélagique disponible a de graves répercussions sur la croissance et la survie même des stocks de saumons existants. Aux stades de pré-grilse et de grilse, le saumon se nourrit de crustacés du genre crevettes alors que les gros saumons le font essentiellement de poissons, de préférence du type capelans et éperlans, bien que certains puissent leur préférer les grandes crevettes arctiques. Un saumon de 30grs. connaît lors de son séjour en mer une croissance pouvant aller jusquà 7kgs. en lespace de deux ans.
Bien que lon ait occasionnellement signalé la présence de nourriture dans lestomac de lun ou lautre poisson, les recherches entreprises à la fin du siècle dernier par lAcadémie Royale de Médecine dEdimbourg, ont établi de manière certaine que le saumon non seulement ne se nourrissait pas en eau douce, mais quil était incapable dassimiler un aliment quil aurait ingéré, par suite de la dégénérescence de son appareil digestif. Cette dégénérescence déjà bien avancée chez des sujets capturés en estuaire doit être commencée alors que le poisson est encore en eau salée.
Lingestion occasionnelle dune proie par le saumon na donc pour lui aucune valeur nutritive et peut être motivée par toutes sortes de raisons autre qualimentaire.
Il est vraisemblable que si le saumon sabstient de rechercher systématiquement de la nourriture en rivière, cest que celle-ci nest pas assez abondante pour justifier leffort nécessaire à se la procurer.
On peut aussi imaginer que cette habitude du jeûne chez le saumon se soit acquise au fil des temps, par sélection naturelle, où les poissons capables dendurer cette privation daliment gardaient une meilleure chance de survie et ont constitué un stock dominant. De nombreux poissons et dautres animaux plus évolués qui à lépoque de la reproduction se rassemblent dans un espace restreint, limitent ou suspendent leur activité alimentaire afin de laisser une nourriture suffisante pour les jeunes.
En rivière donc, la nécessité comme le désir de salimenter ont disparu chez le saumon, mais certains facteur extérieurs peuvent néanmoins réveiller chez lui cet instinct de prédation. Sil est douteux quune explication scientifique satisfaisante puisse jamais être donnée à la question de savoir pourquoi le saumon sempare de lappât du pêcheur, il est cependant raisonnable de supposer que cest parce quil le confond avec une nourriture quil sattendrait à rencontrer dans locéan en des circonstances semblables de température et de lumière et dont il était habitué à se nourrir. Là réside peut être tout le secret de la pêche au saumon et la supériorité des appâts naturels sur les leurres artificiels.
Chez le kelt, le rétablissement de ces fonctions digestives et lhabitude de se nourrir réapparaissent alors même quil se trouve en rivière et si peu dentre eux réussissent à survivre cest que le stock de nourriture disponible est insuffisant, particulièrement en hiver et au début du printemps.
Les drainages effectués dans le bassin supérieur de nombreux cours deaux sont la cause de crues violentes, de courte durée, qui occasionnent une forte érosion des berges.
Lhydraulique agricole a résolu le problème de lévacuation rapide de ces eaux en rectifiant le cours des rivières et en abolissant les obstacles naturels qui risquaient de ralentir les flots.
Le résultat est quen dehors de lensablement de nombreux pools, la hauteur des eaux favorable à lexercice de la pêche ne se maintient, après une crue, que pendant un laps de temps beaucoup plus court que par le passé.
Lorsque les pluies abondantes tombent sur les tourbières, une partie des eaux est filtrée et retourne à la rivière ayant acquis une teinte sombre aux reflets rougeâtres. Ces eaux incitent le poisson migrateur à entreprendre son mouvement de remontée et nombre dentre eux tiennent les courants où une grande proportion est mordeur.
Par contre, une exploitation excessive de ces tourbières peut conduire à la disparition de le couche superficielle légère et les eaux qui ruissellent alors sur la masse compacte ainsi exposée sécoulent noires et acides et sont très défavorables au poisson et à sa pêche. Les tourbières sont précieuses car elles retiennent les eaux de précipitation, créant ainsi des réserves naturelles qui régularisent les crues et aident à maintenir, dans les rivières, un niveau suffisant.
On appelle « spate-water » ou rivière de crue, une rivière dont le niveau, après un apport deau extérieur dû à des précipitations, tombe rapidement à un étiage où le poisson ne monte plus à la mouche ni ne mord bien à aucun leurre.
De grandes rivières, telle que la Wye par exemple, ont été transformées en rivières de crue par des captages deau excessifs.
La pêche en rivière de crue est strictement limitée aux brèves périodes où les eaux séclaircissent après une montée soudaine de leur niveau. Pour y pêcher avec des chances de succès, il faut pouvoir sy rendre sur le champ,dès que les conditions sont favorables, celles-ci ne sont jamais de longue durée, le plus souvent de quelques heures à un maximum dun jour ou deux.
A défaut de pouvoir exploiter aussitôt une telle situation, il est plus sûr de limiter son choix à des rivières plus coûteuses certes, mais où un minimum de sport est assuré, hormis conditions extrêmes.
Normalement la période la plus favorable pour la pêche des « spate-waters » se situe de la mi juillet à la mi août qui voit la montaison des grilses des saumons dété et des truites de mer (il sagit ici des îles britanniques).
A lexception de lun ou lautre district de la côte est, ces mois sont tout aussi humides que les autres et contrairement aux pluies du printemps et de lautomne, les averses dété ont généralement un caractère orageux qui convient particulièrement à la pêche dans ces rivières.
Lorsquune crue se fait attendre dans de semblables rivières, un certain sport peut encore néanmoins être espéré si un vent vif se met à souffler en remontant le courant et pour autant quil y ait encore de leau en suffisance ; le vent aide à masquer lapproche du pêcheur et rend le saumon instable. La méthode alors utilisée sapparente à celle de la pêche de la truite à la nymphe en remontant, à laide dune petite stots-tail montée sur un hameçon triple par exemple. Le saumon en de telles circonstances se tient le plus souvent à labri des berges en surplomb et un rocher faisant saillie au milieu dun pool constitue un poste quasi certain où trouver un poisson.
Les observations ont montré que le saumon lorsquil sempare du leurre du pêcheur obéit à plusieurs possibilités.
Linstinct de nutrition :
Cet instinct ne disparaît pas chez tous les poissons ni ne sefface à un même degré chez tous les individus, ce qui explique quil reste en eau douce des poissons mordeurs à des degrés divers ( 2 à 16 %)
Cette répugnance à se nourrir serait programmée par le cerveau en vue dadapter le poisson aux conditions de son nouveau milieu et à ses nouvelles fonctions reproductrices.
Cet état psychologique ne créerait pas une incapacité biologique à se nourrir mais seulement une répugnance à le faire (anorexie), encore quune atrophie du système digestif soit à la longue observée par suite de non utilisation de lorgane .
Lagressivité :
Défense du territoire, peur, élimination dun rival, etc.. cette agressivité est de plus en plus marquée au fur et à mesure que lavance de la maturation sexuelle du poisson et atteint son paroxysme lorsque ce dernier occupe ses frayères (élimination dun rival, défense du nid).
Réflexe préhensif :
Déclenché par lapparition soudaine dun objet dans son champ visuel (induced take).
Curiosité :
La gueule est le seul organe de la préhension chez les poissons. La prise du leurre est généralement très légère pour autant quelle ait lieu et laccrochage du poisson aléatoire. Insister jusquà ce que le poisson prenne ou soit effrayé.
Linstinct du jeu :
Cet instinct est présent chez tous les animaux.