Cest la température des eaux, leur hauteur, leur vitesse et leur limpidité qui décident de la taille de la mouche à adopter. Il nexiste cependant pas de taille de mouche unique qui corresponde à des conditions particulières données car des vitesses de déplacement différentes de leurre de tailles dissemblables peuvent créer chez le poisson une impression visuelle identique.
Dune manière générale cependant, il semble bien que lon ait tendance à pêcher à tout moment avec des mouches inutilement trop petites, bien quen eau douce on puisse concevoir que le saumon ne sempare pas de notre leurre dans le but de se nourrir. Ce nest pas la faim qui incite un saumon à semparer dun leurre en eau douce, car si tel était le cas, plus long serait le séjour du poisson en rivière, plus il serait mordeur or cest linverse qui se produit. Il semble raisonnable si lon veut faire jouer le réflexe dattaque qui sommeille sans doute en lui, de lui présenter un appât qui par sa taille rappelle les proies quil a chassé dans locéan, vraisemblablement plus présentes à son souvenir que les insectes dont il se nourrissait alors quil nétait encore quun tacon.
Quoiquil en soit, on peut considérer que du début de la saison jusque la fin juillet, cest la température des eaux qui décide de la taille du leurre la plus propre à créer lillusion désirable, compte tenu évidemment des conditions locales.
Cest ainsi quen Irlande par exemple, les rivières ayant une température plus élevée et un cours moins rapide que celles dEcosse, la taille des mouches utilisées au printemps est nécessairement plus faible(2/0-2-4). En Norvège, pour des raisons inverses, les modèles les plus couramment employés sont généralement de très forte taille (8/-1).
A titre indicatif et pour servir de base au choix dun numéro dhameçon, nous donnons ci-après un tableau des correspondances « taille-température », tel quil est généralement admis.
en dessous de 5°C ....9 à 10/0
de 5 à 8° ............5/0 à 3
à 10° ................4
à 11° ................5
à 12° ................6
à 13° ................7
à 14° ................de 8 à 10
A partir du mois daoût, cette règle taille-température perd de son importance avec laugmentation de lagressivité du poisson vis-à-vis du leurre.
Avec lapparition des saumons frais dautomne, les grands leurres de nature à provoquer lagressivité du poisson, devenue motif dominant, sont souvent plus efficaces et plus généralement utilisés, quelle que soit la température des eaux, ils peuvent prendre du saumon à nimporte quelle profondeur, du fond à la surface, selon les circonstances de hauteur et de température de la rivière.
A cette époque il semble que le poisson reste en éveil la plupart du temps, les périodes dinactivité sont peu fréquentes et rarement de longue durée. Le pêcheur peut être attaqué à nimporte quel moment de la journée. Lorsque les eaux sont propices, cest à cette période de lannée que sont réalisés les plus forts « tableaux ». Les pêcheurs familiarisés avec ces saumons dautomne ont pour habitude invariable danimer leur mouche par de longues « tirées » aussitôt quelle a quitté le plus fort du courant et prétendent enregistrer ainsi plus de touches quen cours de dérive normale.
Si la taille de la mouche a une importance certaine, le modèle en soi en a une beaucoup moindre. Certes le saumon distingue les couleurs mais cela ne signifie pas quil se rue sur certains modèles présentant telle ou telle teinte ou quil sen écarte avec effroi.
Des expériences ont cependant démontré que lil du poisson est très sensible à la région rouge-orangée du spectre. La présence de cette couleur dans une mouche attirera donc vraisemblablement davantage son attention que ne le ferait le bleu ou le vert par exemple, sans déclencher nécessairement pour autant un réflexe dattaque ou de fuite.
La sensibilité du saumon aux couleurs est intimement liée à la durée de sa présence en eau douce et diminue au fur et à mesure que cette dernière augmente. Sa capacité de différenciation est contrôlée par des réactions chimiques complexes au sein de la rétine gouvernées par un apport de protéines tirées de sa nourriture marine. Fraîchement venu de locéan, un saumon peut être attiré par des couleurs jaunes, oranges ou rouges vives, mais au fur et à mesure que le temps passe, il distingue de moins en moins les teintes et après un mois les mouches de tonalité plus sombres sont meilleures. Finalement leffet de silhouette dune mouche entièrement noire est le plus efficace.
Ces recherches ont également montré que le poisson discernait particulièrement bien tout objet portant des rayures, ce qui est confirmé par le fait que son il est adapté à discerner les contrastes. Ce ne serait donc pas leffet du hasard si tant de modèles de mouches comportent des plumes aux dessins bien marqués, sarcelle, jungle cock, etc.. et un cerclage du corps à laide de larges tinsels dorés ou argentés.
Il est un modèle à classer hors pair cependant, cest la Prawn-fly ou « General Practitioner » qui, même si elle ne coule pas bien, a la réputation dun fantastique preneur de poissons, en eau calme ou peu profonde, surtout si on la travaille en récupérant délicatement la soie à la main. Elle intéresserait même souvent un poisson déjà plus très frais de remontée. Il sagit là de limitation spécifique dun appât naturel - la crevette bouquet - qui constitue, en certaines circonstances, lappât le plus meurtrier qui soit pour capturer le saumon.
Dune manière générale, les couleurs voyantes seront utilisées avec discrétion et seulement dans la mesure où elles sont indispensables pour mieux faire apercevoir le leurre, compte tenu des conditions particulières déclairage, de transparence des eaux et de luminosité. Cest ainsi quen début de saison, par eaux fortes et faible luminosité, des mouches de grande taille, à dominante jaune-orangé, comportant du noir pour faire contraste, ainsi que celles susceptibles de réfléchir le mieux le peu de lumière disponible, auront la préférence. Par eaux très froides à cette époque, ces modèles sont alors aussi le mieux à même déveiller lattention dun poisson en état de semi-léthargie (Garry Dog- Tadpole-Willie Gun etc..).
Du point de vue de leur visibilité respective, les mouches peuvent se ranger en quatre grandes catégories, selon les conditions particulières où elles sont utilisées : Type silhouette : dans le cas où larrière-plan sur lequel se profile la mouche est éblouissant (éclairage en contre-jour violent), une mouche dense, de tonalité à dominante noire, est nécessaire surtout en eau rapide, pour créer suffisamment vite limpact visuel nécessaire. Ces modèles paraissent aussi les mieux appropriés pour la pêche crépusculaires ou de nuit et à celle pratiquée par ciel très couvert lorsque la lumière réfléchie est insuffisante et que les modèles de teinte plus claire risquent de se fondre dans la grisaille ambiante. Dans les eaux fortement teintées, une silhouette plus dense que la normale est également nécessaire pour attirer lattention du poisson (Black Doctor, Black Dose, Sweep, Stoats Tail, etc..). Type translucide : par forte luminosité, particulièrement dans la matinée et la soirée, les rayons solaires très obliques ne créent pas toujours un fond éblouissant et laissent percevoir de la mouche une image très distincte. Un modèle peu sombre peut alors créer une image trop bien définie, tandis quune autre tonalité très claire dont les hackles et les ailes seront perçus en transparence, peut apparaître plus floue et ainsi mieux tromper le poisson. Un coloris légèrement plus soutenu est cependant nécessaire dans la pêche des eaux de très faible profondeur car le poisson ne peut voir apparaître de loin la mouche dans son champ visuel (Yellow Torrish, Silver Grey, etc..). Type image normale : ce groupe comprend les mouches de tonalité moyenne à utiliser lorsquune luminosité qui nest pas excessive permet au poisson une perception nette des objets ou lorsque par fort ensoleillement les eaux sont légèrement teintées (Logie, Kate, March Brown). Type brillant : ces mouches allient à un corps de tinsel métallique des couleurs très soutenues ou éclatantes. Leur emploi est particulièrement recommandé dans la pêche des endroits confinés où la mouche ne peut avoir une dérive normale, comme par exemple les petits « pools » profonds et rocailleux où le poisson na quune vue fugitive dun leurre se déplaçant rapidement et dont limpact visuel doit être suffisant pour déclencher une attaque immédiate (Silver Doctor, Wilkinson, Mar Lodge).
Tout ceci peut paraître assez compliqué, mais procède en fait dune idée directrice très simple ; la mouche pour être visible, de toute évidence mais ne doit pas trancher de manière trop nette sur son environnement. Chose rare, lunanimité dopinion est totale à cet égard chez tous les grands preneurs de saumons et na pas varié au cours des temps. Mais plus encore quà la couleur ou même quà la taille, cest au mouvement que le poisson serait sensible avant tout. Lessentiel du pouvoir attractif dune mouche réside donc avant tout dans la mobilité de ses hackles et de ses ailes qui doivent suggérer les mouvements dune créature vivante.
Un film tourné par A. Oglesby dans les années 1960, a montré que les mouches du type ancien, aux ailes opaques en plumes, paraissaient pratiquement sans vie dans les courants, alors que les mouches modernes faites de poils vibraient intensément. Il ne faut pas chercher ailleurs la raison des vertus particulières attribuées dans le passé à un modèle un peu dépenaillé ayant déjà beaucoup pêché comparé à un autre trop neuf ! Les mouches les plus vivantes sont celles faites à laide de hackles de héron ou de poils décureuil, plus mobiles que celles en « bucktail ».
Les anciennes mouches de la Spey et de la Dee possédaient ces qualités au plus haut point, avec leurs ailes basses en mallard et leurs longs hackles ondoyants enroulés le long du corps, au travers desquels se jouait librement la lumière (Carron, Grey Héron, Green et Purple King, Akroyd, Jock oDee).
Si la mouche choisie na quune importance très relative, il en va autrement du type dhameçon sur lequel elle est montée. Bien sûr la façon dont le poisson prend la mouche est déterminante mais le choix du type dhameçon ne doit pas pour autant être laissé au hasard. Ce sont les conditions particulières de saison, de méthode de pêche et de configuration de la rivière elle-même qui doivent guider le pêcheur et décider de son choix.
Pour la pêche des courants moyens lhameçon simple est adéquat ; en « greased line » où la mouche est lancée à 80° par rapport à laxe du courant et dans la pêche des « lisses » de faible profondeur, le type « low-water » qui pêche près de la surface est idéal.
Dans les tailles au dessus de 5/0, lhameçon simple est à écarter car au bout dune longue ligne, une traction très ferme devient indispensable pour assurer sa pénétration au delà de lardillon. Par contre, en pêchant une eau courante avec de petits hameçons, aucun ferrage nest nécessaire.
Entre 5/0 et 1/0, ils pêchent assez profondément pour être utilisés en ligne plongeante, sauf dans les courants les plus puissants. Ils accrochent bien les poissons qui semparent de la mouche dans le milieu de la rivière, mais manquent presque tous ceux assez nombreux qui attaquent en fin de dérive. Dans les tailles de 1 à 3, ils sont trop légers pour la pêche en ligne plongeante et trop lourds pour la « greased line ». Les tailles 4 à 10 sont sans doute celles dutilité la plus générale.
Des essais effectués avec des hameçons simples droits, renversés (est appelé renversé quand sa pointe est déportée en dehors du plan de la hampe) et des hameçons doubles, ont donné respectivement 62, 78, et 69% des captures effectives par rapport au nombre total des poissons ferrés sur chaque type. Ces essais ont porté sur la prise de 200 saumons par type dhameçon, soit 600 au total, avec changement de modèle après chaque capture de 10 poissons. La supériorité de lhameçon renversé paraît donc incontestable et tient à son meilleur pouvoir daccrochage et au fait que sa pénétration augmente en fonction de la traction exercée. Ce type dhameçon est particulièrement intéressant monté en potence, là ou un triple peut être une source dennuis.
Cependant les tentatives faites auprès des pêcheurs de saumon pour le populariser ont échoué, les pêcheurs étant habitués depuis trop longtemps à accepter sans discussion le modèle traditionnel. Peut-être aussi lesthétique dune mouche montée sur hameçon plat est-elle plus séduisante (un hameçon forgé nassurerait pas à la mouche une nage stable). Quoiquil en soit, il est fortement déconseillé de chercher à tordre un hameçon droit déjà trempé.
Lorsquen pêchant en travers-aval à 45°, il sagira dans des eaux très fortes ou très rapides, de faire couler la mouche davantage, lhameçon double sera nettement à préférer. Avec les mouches de grande taille- au dessus du n°1 par ex.- lhameçon triple est cependant supérieur au double dont les branches, alors trop importantes, risquent en faisant levier lune sur lautre en cours de lutte avec le poisson, de favoriser les décrochages. Leffort demandé pour faire pénétrer dans les chairs, les deux pointes dun double de grande taille est aussi deux fois plus important que pour un simple.
De tous les hameçons, le triple est incontestablement celui qui accroche le mieux, dans les tailles du 10 au 4 ils sont excellents. En dessous de 10, la prise risque dêtre insuffisante si le poisson est piqué ailleurs que dans les commissures des lèvres.
Les très petits triples 14 ou 16, préconisés parfois, ont le désavantage de nassurer quune prise restreinte. Cependant, un petit triple n°14, fixé à la suite de celui armant une tube-fly, peut augmenter considérablement les changes daccrochage du saumon lorsque ce dernier monte court. Plus gros que le n°4, en dehors du fait dêtre illégal dans certaines rivières, ils ont trop tendance à accrocher le fond et ils ne sont de toute manière pas supérieurs à ceux de taille moyenne.
Avec lapparition dans les années 1950 des lignes pour la mouche en dacron, térylène, puis en nylon et lutilisation denduits plastiques nouveaux, toutes matières de densité différente, lancien système des numérotations basé sur les diamètres devenait caduc.
Aussi, en 1961, lAmerican Fishing Tackle Manufacturers Association, introduisait une classification AFTMA les lignes, fondée uniquement sur le poids des premiers 9m.15 de celles-ci, excluant les quelques 50cm. de pointe parallèle. Cette longueur fut arbitrairement choisie comme étant celle déployée en lair lors des faux lancers pour atteindre une distance de 13m.50, considérée comme la plus courante en pêche pratique (pour un pêcheur se servant dune canne courte, tenue à une main).
Remarquons en passant que ce nest pas tant le poids de la ligne mais bien de lénergie cinétique qui lui est communiquée qui bande le ressort de la canne, la vitesse de déplacement de la soie en lair constitue donc le facteur primordial de tout lancer. Dune façon générale le pêcheur, amené à déployer habituellement une grande longueur de ligne, choisira la soie la plus légère équilibrant la canne. Par contre, sil utilise une soie à fuseau décentré, il pourra sans inconvénient opter pour la plus lourde compatible avec sa puissance (avec une soie en double fuseau, chaque 1m.80 de ligne supplémentaire sortis au delà des 9m.15 équivaut à laccroissement dun n° AFTMA). La taille et le poids des mouches à lancer ont aussi une très grande importance dans le choix de la soie, les très grosses mouches offrant une forte résistance exigent de lourdes soies pour la vaincre.
Avec les lignes du type ancien, faites toutes en soie naturelle et dont la densité était pratiquement neutre, il suffisait de les graisser ou non, sur tout ou une partie de leur longueur, pour pratiquer au choix une pêche de surface ou entre deux eaux. Il est hélas autrement des lignes modernes à enduit synthétique ! Certes, toutes peuvent se ranger dans les grandes catégories : parallèles (L=level), double fuseau (DT=double taper), à fuseau décentré (WF=weight forward) ou à fuseau simple (ST=single taper ou shooting head), mais encore faut-il pour couvrir tous les besoins de la pêche, les posséder en de nombreuses versions dont les particularités ne sont pas toujours évidentes.
Les floating lines (F).
Les lignes auto-flottantes trouvent leur emploi dans toutes les pêches où la mouche ne doit pas simmerger profondément, elles sont dun usage courant par eaux normales, lorsque la température de ces dernières atteint les 8°. La ligne en double fuseau est alors le plus souvent utilisée, cest celle qui permet les plus longs lancers, à condition de pouvoir déployer en lair une grande longueur de fil (18 à 20m. au minimum). Cest aussi la seule avec laquelle soient possibles le lancer roulé et le « Spey Cast ». Ce type de soie flottante procure également le meilleur contrôle de la mouche, le redressement de la ligne (mending) en cours de dérive est avec elle facile et discret.
Par vent violent cependant, les « décentrées » offrent de grands avantages, leur fuseau dépasse rarement 9m. (12m. pour la « Full-Lift » de Masterline et 15 et 16m. respectivement pour les Garcia « Long Belly » n° 9 et 10.), longueur que lon maîtrise sans peine et elles percent plus aisément les rafales, nayant à entraîner derrière elles quune partie fine et parallèle de faible poids. Par vent de dos il est encore possible au lanceur den étendre correctement à larrière la portion utile et datteindre en « shootant » des distances flatteuses.
Par contre, le contrôle de la mouche dans leau, le « Spey Cast » et le roulé sont impossibles, sauf dans une certaine mesure avec les « Long Belly » de Garcia et, à un degré moindre avec les « Full-Lift » de Masterline. Il faut noter en outre quavec les soies du type décentrées on ne peut sortir de la canne plus dun mètre ou deux de la partie mince, parallèle, au cours des faux lancers sous peine den perdre le contrôle.
Les intermédiaires ou Neutral density
La densité de ces soies est légèrement supérieure à celle de leau (1.09) et leur comportement assez semblable à celui des anciennes lignes en soie véritable, elles flottent si on les graisse mais senfoncent très lentement d ans le cas contraire. Leur objet est dassurer un meilleur contrôle de la mouche lorsque la surface de leau est balayée par des bourrasques de vent.
Parmi les modèles existants citons ; Cortland 444 Slow Sinker (1.1), Air Cel Fisherman Intermediate Depth, Hardy Wet Fly I (1.2), Orvis Intermediate.
Les Sinking Tip (ST)
Les lignes flottantes de ce type se terminent par une pointe de 2m. à 4m.50 dont la vitesse denfoncement sous la surface est deux ou trois fois supérieure à celles des soies Intermediate, leur coefficient est donc 2x ou 3x selon le cas. La pointe de certaines dentre elles, de par sa densité, peut entraîner sous la surface une portion telle de la partie flottante que bon nombre de ces dernières peuvent être considérées comme des soies « sinking » à immersion lente.
Ces lignes ont été spécialement conçues pour éviter le dragage de la mouche en surface dans la pêche des courants lisses et rapides. Si elles sarrachent encore assez facilement de leau, elles exigent par contre une certaine adaptation du rythme lors du lancer à cause du changement brusque de densité entre le corps et la pointe, ce ne sont pas des lignes à recommander à des débutants (Air Cel Anti-Skate , etc..).
Les Sinking (S)
Ces lignes contiennent de la poudre de plomb incorporée à la graine plastique recouvrant leur âme parallèle en nylon. A poids égal, plus minces que les flottantes, elles fendent aussi mieux lair que ces dernières et les lancers sen trouvent facilités. Par contre, en fin de dérive il est indispensable de les ramener en surface par un roulé préalable avant deffectuer leur arraché. Elles sont offertes en plusieurs densités et dans les mêmes profils que les auto-flottantes.
Les Slow Sinking
Ces soies permettent une immersion variant de 0m.90 à 1m.50 en eau calme ou peu courante, elles autorisent un bon contrôle de la dérive de la mouche. Sont de ce type :
Masterline Graduate
Hardy Wet Fly I
Scientific Angler Wet Cel I
Cortland 444 Medium Sink
Garcia GallionLes Fast Sinking.
Noient rapidement la mouche jusquà une profondeur de 3m. en eau calme ou en rivière à courant modéré à assez fort, elles permettent un certain contrôle de la ligne. Dans cette catégorie se rangent :
Masterline Oxbridge Sinker
Hardy Wet Fly II
Scientific Angler Wet Cel II
Cortland 444 Fast SinkLes Extra Fast Sinking
Sutilisent pour pêcher près du fond dune rivière à courant rapide gonflée par une crue. A partir dune telle densité les lignes en double fuseau nont plus de raison dêtre car aucun contrôle de leur dérive nest désormais possible, elles interdisent de même les longs arrachés et le « Spey Cast ».
Ce sont les soies décentrées ou mieux encore les « shooting heads » de 9 à 12m. raccordées directement par un noeud « aiguille » à du nylon monobrin dune force de 25 lb. qui sont alors les plus utilisées.
Signalons en passant quen coupant à longueur convenable une soie en double fuseau il est possible de confectionner deux « shooting heads », au besoin de longueurs différentes, qui soient exactement adaptées à ses possibilités et à celles dune canne donnée. Pour ce faire, il suffit deffectuer quelques lancers à laide de la soie laissée entière et de noter la longueur précise de ligne sortie hors de la canne quil est possible darracher de leau sans effort, à la rigueur après un roulé préalable pour lamener à la surface. Cette longueur, amputée dun mètre afin de maintenir toujours lépissure hors de la canne, sera celle où couper la soie. Il est néanmoins prudent de procéder à ces essais avec un bas de ligne muni dune mouche de taille et de poids correspondants à ceux utilisés en pêche réelle, sous peine de fausser les résultats.
Ce sont ces « shooting heads » qui permettent avec des lignes de cette densité les lancers les plus longs et les plus aisés car le nylon glisse mieux au travers des anneaux de la canne que même la partie mince et parallèle dune décentrée. Pour qui pêche en entrant à leau, la partie parallèle dune décentrée classique, plus docile, est néanmoins plus commode à manipuler, surtout si elles est flottante comme cest le cas notamment avec la Wet Cel- Wet Head de Scientific Angler. Appartiennent à ce groupe des lignes à enfoncement très rapide :
Masterline Don
Cortland 444 Extra Fast Sink
Scientific Angler Wet Cel HI-D
Scientific Angler Air Cel Wet Belly
HI-D (avec un fuseau de 6m. seulement à enfoncement très rapide.)
Berkeley Quick Sink.Les Super Sinking
Ces lignes trouvent leur emploi lorsquil sagit dexplorer rapidement des poches deau calme situées parmi des forts courants ou à la traîne en barque. Elles permettent dimmerger une mouche jusquà une profondeur de 12m.. Parmi les modèles existants, on notera chez Scientific Angler, la Wet Cel HI-Sped HI-D.
Les Lead Core
Ces lignes ont une âme en plomb et sont livrées en plusieurs diamètres ; 48, 57, 65, et 82/100 mm. A densité égale ces soies senfoncent dautant plus rapidement que leur diamètre est plus fort, une n°8 de coefficient 5 coulera plus vite quune n°6 de même densité.
Elles sutilisent dans la pêche en eau très profonde, en mer ou en lac, parfois aussi dans certaines rivières aux courants très violents et très profonds. La soie de la densité la plus forte permet datteindre des fonds de 50m. Elles sont représentées entre autres par :
Cannonball de Sunset & Twine C°
Masterline Chancellor Lead Core
TABLEAU DES
POIDS EN GRAMMES DE DIVERS NUMEROS DE SOIES
(9 premiers mètres).
AFTMA | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
grs | 12 | 13.6 | 15.6 | 18 | 21.4 | 24.6 |
TEMPERATURE DE LEAU ET COMPORTEMENT DU SAUMON.
Traditionnellement il est admis que cest la température des eaux qui décide de la dimension des leurres à utiliser. A première vue il peut paraître absurde quune question de degrés puisse jouer un rôle dans le déclenchement de réactions engendrées par une impression purement visuelle. Ce comportement particulier du poisson à lendroit des appâts du pêcheur sexplique néanmoins facilement par les modifications qui interviennent dans son métabolisme sous leffet des variations des températures et du taux doxygénation de son milieu naturel.
Animal à sang froid, le saumon acquiert au contact de leau sa température corporelle et cest cette dernière qui conditionne son métabolisme. Cest ainsi que les basses températures imposent au poisson un comportement physique très lent qui sassortit également de torpeur mentale alors quavec les températures estivales, ses capacités physiques, grandement développées, saccompagnent dun éveil cérébral correspondant.
Au dessous de 5°, le saumon ne remonte pas les courants très vifs et puissants où leau bouillonne et lorsque, certaines années, des conditions hivernales sinstallent après larrivée des premiers contingents de saumons, la pêche devient pratiquement nulle et toute remontée est arrêtée. Durant son séjour en eau douce, le saumon présente dintéressantes analogies avec un animal en hibernation. Son métabolisme est réglé de manière à lui conserver son énergie.
En conséquence, le poisson ne demeure pas en état dalerte constante mais sort seulement de sa semi-léthargie en certaines occasions qui le placent alors dans le même état déveil mental que lorsquil se décide à entreprendre un mouvement de remontée. De toutes les causes possibles de ces retours soudains à la conscience active, une seule présente un caractère de récurrence suffisamment constant pour être considéré comme déterminant, cest le taux le moins élevé doxygénation du milieu où il vit.
Si le volume maximum doxygène dissous dans leau (10cc. par litre) se trouve atteint quand la température de cette dernière est de 1°, cest lorsque ce taux se situe aux environs de 6 à 7cc que le poisson se trouve le plus à laise dans son milieu et le plus éveillé. Cette condition est généralement réalisée lorsque par pression atmosphérique et humidité normales (pression inférieure à 750mm (humidité voisine de 85%), la température des eaux se situe aux alentours de 15°. Tout éloignement de ces conditions optimales où le saumon se sent le plus « confortable » , comme tout retour à celles-ci entraîne donc un ralentissement ou au contraire un renouveau de son éveil cérébral. Tout ceci sexplique aisément par les modifications que ces facteurs imposent à son rythme respiratoire.
Pour survivre le poisson a besoin de loxygène quil extrait par le passage dun très grand volume deau au travers de ses branchies. Tout excès, comme tout défaut en ce domaine, loblige à un ralentissement ou à une accélération de ses fonctions respiratoires avec , comme conséquence, une gêne correspondante.
Voilà pourquoi par eaux froides, fortement oxygénées, le saumon recherche les courants alanguis et se tient à proximité du fond, là où le taux doxygénation est le moins élevé. Cette oxygénation des eaux est essentiellement variable et dépend de nombreux facteurs tels que la température extérieure, le brassage des eaux par les courants, la pression atmosphérique, les pollutions, le vent, la présence de plantes vertes qui par photosynthèse restituent à leau une partie de son oxygène, la formation de glace ou leau de neige qui au contraire len chasse.
Il est dès lors essentiel davoir ces points présents à lesprit lors du choix de la taille du leurre à adopter et de la manière de sen servir.
Par les températures très basses, des leurres volumineux demandent à être quasi dandinés sous le nez du poisson qui ne se déplace que très peu pour sen emparer, il engame très lentement et semble garder le leurre un temps appréciable dans la gueule.
En été, par contre, le saumon parcourt plusieurs pieds dun courant très puissant pour intercepter une mouche minuscule près de la surface ... et la recracher aussi vite le cas échéant ! Au dessous de 5°- lunanimité se fait sur le choix de leurres de grande dimension - de 75 à 85mm- pêchés lentement et très près du fond (9-10/0). Une exception, assez rare il est vrai, peut se présenter lorsquaprès une crue qui a élevé la température de leau, certains saumons sont incités à de courts déplacements vers lamont et dautres à quitter lestuaire pour leau douce de la rivière. Sur la plupart des « beats », la pêche à laide de méthodes jusque là utilisées peut être bonne, mais meilleure encore si le leurre est travaillé un peu plus vite à 30cm. environ du fond.
Entre 5 et 8°- Les avis sont partagés, certains sen tiennent à la pêche près du fond, dautres soutiennent que la ligne flottante lui est supérieure. Dans les deux cas on saccorde sur la taille des mouches à employer (3 à 5/0) et du leurre (50mm), compte tenu des conditions de hauteur et de limpidité des eaux. Durant cette période transitoire où leau se maintient entre ces températures, on pourrait sétonner de la tendance générale à utiliser au spinning des appâts naturels ou artificiels dune taille nettement supérieure à celle des mouches employées dans le même temps. Cette anomalie nest quapparente car un leurre plus grand se déplaçant plus vite crée en fait une impression visuelle identique à celle donnée par un autre plus petit au déplacement plus lent. De nombreux poissons se faisant prendre à cette époque sur des mouches de tailles très différentes le sont pour les mêmes raisons. Une mouche de grande taille et une autre de dimensions plus réduites peuvent pêcher à des profondeurs identiques et donner une même impression visuelle selon quelles évoluent dans un courant rapide ou en eau calme.
A partir de 9°- Le poisson se montre capable de grands efforts physiques et il est hors de doute que le changement intervenu dans son métabolisme ninflue sur son comportement. A ce moment la ligne flottante est adoptée de manière générale par hauteur deau normale, la taille de la mouche est de 25mm (n°3) et réduite progressivement au fur et à mesure de lélévation de la température.
Aux alentours de 15°- la plupart des pêcheurs nutilisent plus que des hameçons n° 8 ou 10. Pour certains cependant cest davantage la profondeur où évolue la mouche que sa taille qui importe avant tout car avec lélévation de la température le saumon sintéresse de plus en plus à des leurres présentés à proximité de la surface. Lemploi de mouches de taille réduite ne serait dicté que par la nécessité de les maintenir aussi peu enfoncées que possible mais en fait le saumon préférerait un appât beaucoup plus grand (5/0, 6/0) pour autant quil travaille en faible profondeur. Les mouches de type « Demon » ou « Terror » comportant deux hameçons simples, de petite taille et de faible poids, reliés par un brin de nylon de longueur convenable résoudrait parfaitement ce problème taille/poids.
Avec les remontées des saumons frais dautomne, la majorité des poissons se prennent en en « sinking line », mais les grosses mouches du début de saison, à nouveau utilisées, peuvent tenter ces poissons à toutes sortes de profondeurs lorsque la température de leau est très supérieure à celle où elles sont généralement employées au printemps, ce qui explique lefficacité de la ligne flottante dans semblables conditions.
Fin
Rédaction: Actualisation: Traitement du texte: |
Jean
Spée Roger De Hénau 1997 Jeanne De Hénau 1997 |
Ouvrages consultes
Trout & Salmon
Advanced Salmon Fishing R.V.RIGHYNY
The Haig Guide to Salmon Fishing
The Salmon Rivers of Scotland D.MILLS N.GRAESSER
The Great Salmon Rivers of Scotland J.ASHLEY COOPER
The Fishing Waters of Scotland J.MURRAY
AA Guide to Angling in Great Britain
Tayside Fishing 1979
Scotland for Fishing 1981
Fishing in the Grampian Region
Angling in the Scottish Borders
Fishermans Maps of Salmon Pools
Where to Fish 1972
Game Fishing in Mainland B.BROWN
Game Fishing in Invernss J.COUTTS
The Fishing Handbook R.THOMAS
My Way with Salmon IAN WOOD Flying Salmon A&C BLACK
The Floating Line for Salmon & Sea Trout A.CROSSLEY
Salmon filding R.WADDINGTON
Modern Salmon Fishing A.BRIDGES
Salmon A.OGLESBY